Remonter la Jasse du Mourgouillou,
le ruisseau,
gargouillement des eaux,
à la recherche du lac de Comte.
Remonter l’épais glaçage douillet,
l’hiver,
étouffant le silence,
à la recherche des feuilles qui dansent.
Perdre son chemin, dérober son sol,
la neige,
fausse amie costumière,
au balcon de son propre spectacle.
Atteindre l’immense miroir d’altitude,
le lac,
reflet du ciel et des cimes,
à l’écoute de l’air qui pique la peau.
Sentir les rayons qui percent enfin,
le soleil,
aveuglants rebonds entre eau et glace,
à la cadence d’un vertige.
Redescendre de tout son saoul,
le chemin,
soudain évident il serpente,
à la queue du chien de berger.
Redescendre le cortège immobile,
les sapins,
bras chargés de paquets qui chutent,
à la manière d’un escalier dévalé.
Réchauffer notre regard de fin d’été,
l’automne,
reprend sa place dans l’ordre des saisons,
à la faveur d’un œil de photographe.
Mathilde COLO